Descriptif
du circuit des villages anciens par Jean Bourgeon, historien local
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1
- Le Verger : Il y a encore 70 ans, il n’y avait ici qu’une
maison isolée : la métairie du Verger dont les grands bâtiments
sont encore visibles au bord du chemin.
Métairies isolées et
villages anciens dits «à gagnerie» composaient autrefois
l’occupation humaine du territoire que parcourt ce circuit.
Ces
deux types d’habitat ont en commun d’être situés en rupture
de pente entre le plateau (situé à gauche – altitude 60 à 70
m) et les versants descendant vers le Gesvres ou ses affluents.
Ce
sont ces versants aux sols légers, sur fonds sableux ou
caillouteux, bien égouttés et faciles à travailler qui étaient
autrefois cultivés par les métayers, en atelier familial, ou par
les villageois de façon communautaire.
Les plateaux aux sols
froids, lourds, argileux, humides étaient laissés en landes.
Jusqu'au 19e siècle ils restèrent des « communs » où chacun
pouvait aller couper du bois, ramasser de la litière pour
l’étable, faire paître ses vaches et moutons.
2
- Du Verger au moulin du Fort L’Evêque :
Le circuit traverse les
anciennes landes aujourd’hui cultivées. Quand les haies n’ont
pas été arrachées elles dessinent un paysage très
géométrique.
Autrefois les landes étaient des espaces ouverts
sans haies, murets ou barbelés.
Quand on les partagea, dans les
années 1830 – 1850, chacun entreprit de mettre ses parcelles en
valeur et, pour protéger ses cultures des animaux errants autant
que pour marquer sa propriété, il l’entoura de haies créant
un paysage de bocage au maillage serré.
Les haies situées sur les
landes, à la différence de celles des versants n’ont pas pour
mission de retenir le sol contre l’érosion pluviale ; ce sont des
haies d’appropriation.
3
- Le moulin du Fort l’Évêque :
Jusqu’à la Révolution
Treillières dépendait de la seigneurie éminente de l’Évêque
de Nantes.
Les seigneurs locaux lui devaient l’hommage et certains
droits féodaux en argent et en nature (comme la vache à
l’Évêque due par le seigneur de la Houssaie).
L’Évêque
avait sur la paroisse un droit de justice (un tribunal) et le droit
de moulin (à l’époque il était interdit aux paysans de moudre
leurs grains ailleurs que dans les moulins seigneuriaux).
Le moulin
du Fort L’Évêque se souvient de ce passé féodal. Celui
qu’on appelait aussi « moulin des poules » fonctionna jusqu’au
lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
4
- La Ménardais :
Ce fut jusque dans les années 1970 le plus gros
village de la commune, plus peuplé même que le bourg de
Treillières.
Autre particularité, les artisans y étaient plus
nombreux que les paysans ce qui lui permettait une certaine
autonomie.
On y trouvait de nombreux tailleurs de pierre installés
dans les carrières (une est encore visible sur la gauche en
pénétrant dans le village) qui exploitaient le filon de granulite
sur lequel est installé le village.
On retrouve ce granit à gros
grains dans les murs des maisons anciennes, des soues à cochons et
de tout le petit patrimoine local.
5
- Le chemin du Doux, en quittant La Ménardais, vous fait traverser
tout le terroir du village qui descend en pente douce vers la vallée
du Gesvres.
Les maisons occupent le bord du plateau pour ne pas
gaspiller la bonne terre du versant.
Cet espace était autrefois
uniquement consacré aux cultures céréalières et à la vigne.
Il était divisé en lots classés selon leur qualité
(fertilité, ensoleillement...) et, par souci d’égalité,
chacun possédait quelques sillons dans chaque lot.
Cela obligeait
chacun au respect des règles fixées par la communauté
concernant aussi bien le type de culture que le calendrier agricole.
C’était une « gagnerie ».
Gaigner signifiait accomplir les
mêmes tâches ensemble. Ce système communautaire se retrouvait
dans l’usage du four commun ou de la fontaine.
6
- Après avoir longé la vallée du Gesvres zone humide à la
faune et à la flore très riches autrefois réservée aux
prairies de fauche le chemin remonte le versant à travers l’ourlet
boisé dominant à droite le vallon encaissé du Verdet, un
affluent du Gesvres.
Les pentes accentuées du vallon ne permettant
pas la culture ont toujours été réservées aux arbres autant
pour retenir le sol que pour fournir le bois nécessaire aux
constructions, au matériel agricole... sans oublier le châtaignier
« l’arbre à pain ».
7
- La Houssaie : de l’ancien château féodal siège d’une
petite seigneurie il ne reste que quelques vieux murs intégrés
dans les constructions de l’une des plus anciennes et plus
importantes métairies de Treillières autrefois.
Appartenant à
de riches propriétaires (noble ou bourgeois de Nantes) les terres
des métairies, d’un seul tenant, étaient cultivées par une ou
deux familles de métayers selon des baux de 7 ans.
À la
différence des terroirs des « gagneries », atomisés entre de
multiples propriétaires et parfois abandonnés à la friche au
21e siècle, ceux des métairies, bien groupés autour des
bâtiments d’exploitation, ont mieux résisté au temps.
8
- La Frosnière avec sa voisine La Bourguillère ont la
particularité de ne pas se situer en rupture de pente
plateau/versant, comme les autres villages de Treillières, mais en
bas de versant, les terres plus hautes étant prises par les
métairies de La Houssaie et de La Louinière.
Cependant, pour
ménager le peu de bonne terre qui leur restait, les villageois ont
construit leurs habitations sur une zone inculte, une épaisse
couche de graviers (5 m) que l’on aperçoit parfois sous l’herbe
des talus.
Bourguillère et Frosnière étaient des villages à «
gagnerie »
9
- La Louinière possède deux manoirs, l’un (que l’on aperçoit
sur la gauche) construit au milieu du 19e siècle par le vicomte
Edouard Sioc’han de Kersabiec (1800 – 1851) qui trouvait que
celui du 15e siècle (que l’on découvre plus loin toujours sur
la gauche) n’était plus assez confortable.
L’ancien manoir,
doté d’une petite tour sur la façade opposée, fut le siège
d’une seigneurie avant la Révolution.
Au 19e et 20e siècle ses
constructions hébergèrent la métairie attachée au nouveau
manoir.
Devant l’entrée de la cour de cette métairie on peut
voir sur le côté droit de la route l’ancienne « boulangerie »
de la Louinière où le métayer préparait et cuisait le pain
pour le domaine.
En quittant La Louinière un petit pont permet de
franchir le ruisseau du Gablin.
À gauche on aperçoit un chaos
rocheux provoqué par l’érosion dans le filon de granulite
déjà signalé à La Ménardais et qui court de Vigneux à La
Chapelle-sur-Erdre.
Les habitants désignaient ces rochers sous le
nom de « Palets de Gargantua ».
10
- La Noë-Violain : dans ce village qui possède les mêmes
caractéristiques que les précédents on a trouvé dans une
étable, en 1822, environ 5 000 pièces de monnaie en bronze dans
un vase de forme antique.
Elles dataient du 3e siècle.
Cette
découverte est une preuve de plus de la présence de villas
romaines sur le territoire de Treillières (ici, à la Ménardais
- le Dominu, au bourg) traversé par plusieurs voies gallo-romaines.
11
- À travers d’anciennes landes, aujourd’hui mises en valeur, le
circuit conduit à La Cathelinière autrefois petit village dont
les habitants exploitaient les terres descendant vers le ruisseau du
Douet.
Comme autour de beaucoup de villages anciens de Treillières
le blé et la vigne ont cédé la place aux pavillons qui y
poussent en abondance.
Jean
Bourgeon
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