Vous pouvez effectuer vous même cette randonnée
hors période de chasse!
Randonnée de La
lande du Don sur Moisdon-la-Rivière et Grand-Auverné : Un riche patrimoine naturel, industriel et
architectural.
Amis de Forge Neuve, Bretagne Vivante, Brème du Don.
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Le
sentier de la lande du Don est né, il y a 20 ans, d’un partenariat
entre 3 associations (Les Amis de la Forge, Bretagne-Vivante et la
Brème du Don) et 2 communes (Moisdon la
Rivière et le Grand Auverné). Le sentier emprunte des parcelles en
majeure partie privées ; il est donc fermé pendant
la période de chasse, afin d’assurer la sécurité des
promeneurs et des chasseurs.
Le
sentier a été conçu comme un cheminement étagé le long des
rivières ; il emprunte diverses formations végétales :
bords de rivière, zones humides, pelouses, landes, fourrés,
boisements ; cette riche mosaïque de milieux s’imbrique et
s’échelonne selon la topographie. Les points de vue varient avec
les changements d’altitude ; l’alliance de l’eau et du
schiste caractérise le paysage tout au long du sentier ; le
schiste présent partout avec les rochers, dalles, déblais, palis
nous renvoie à l’immense patrimoine naturel et architectural de ce
pays.
A
l’arrivée dans le village de la Forge neuve
(1)
,
on se sent ailleurs, comme immergé dans plusieurs siècles
d’histoire.
Construite
à partir de 1668, la Forge Neuve de Moisdon-la-Rivière a appartenu
aux princes de Condé, barons de Châteaubriant. Dans cette forge, on
transformai le minerai de fer en fonte et en barres de fer, à
destination du port de Nantes. Avec son architecture en pierre bleue,
elle constitue un éloquent témoignage de la riche histoire
industrielle du pays de Châteaubriant. Même si les ateliers (haut
fourneau à double cuve, affinerie, fenderie)
ont
disparu progressivement après l’extinction de la forge en 1869, il
reste
la
halle au charbon, celle du fourneau, le
s
maisons
en maçonnerie de schiste,
ainsi
que
le pont sur le Don.
L
e
village
est
posé autour de l’étang et la lande installée sur les plateaux de
schiste depuis plusieurs siècles.
Vous
pourrez découvrir leur histoire dans le musée, située dans
l’ancienne halle à charbon datant de 1787.
[Photos
A,
B,C,D
]
A
partir du site de l’étang de la Forge, le sentier nous guide vers
« le Bois du Prince » (en référence au Prince de Condé,
proche de Louis XIV, voir paragraphe sur les forges). D’un côté
du sentier, les arbustes forment une lisière ombragée ; la
châtaigne de terre, la jacynthe des bois et le géranium herbe à
robert apprécient cette demi-ombre ; de l’autre côté, la
fougère polypode s’appuie sur la
haie de palis. Sur la droite,
on peut admirer une maison du maître de forge et sa chapelle [photos
1 & 2 « maison et chapelle »] du XVIIIème
siècle (2). Un peu plus loin, un
superbe point de vue attire le regard vers le pont de chemin de fer
sous lequel coule le Don [photos 3, 4 &
5]. L’arrivée sur les déblais ardoisiers surprend le
promeneur (3) ; cette
agglomération de fragments s’est tassée au fil du temps ; un
substrat organique pauvre a favorisé l’installation d’une
magnifique pelouse sèche ; en juin, les couleurs grises des
lichens mélangées au rose du sédum des anglais et au jaune de
l’astérocarpe pourpré réveillent le bleu de l’ardoise.
Quelques chênes pédonculés bonsaï participent au côté insolite
du paysage ; ils ne peuvent se développer car le sol est trop
pauvre en nutriments ; ils sont en survie. Ces dômes de déblais
ardoisier façonnant le site sont les vestiges de l’activité
ardoisière d’ardoise (voir paragraphe sur les ardoisières).
[Photos 6, 7 & 8]
P
eu
après le déblai
,
une petite variante du circuit (
ouverte
toute l’année)
traverse une chênaie à houx ; de vieux chênes pédonculés
associés au houx créent une ambiance forestière plus
fraîche
[photo
9]
;
en pénétrant, on peut apercevoir des tapis de jacynthe des bois
installés dans des espaces plus éclairés ; c’est le domaine
des pics (verts et épeiche), du grimpereau des jardins ou de la
sitelle torchepot adaptés à la vie sur les troncs d’arbre qu’ils
exploitent en s’agrippant à l’écorce. En restant sur le circuit
principal, le sentier quitte le Bois des Princes en parcourant une
lande boisée à bruyère cendrée et pin maritime
[photos
10 & 11]
;
le pin maritime s’adapte très bien au sol acide et pauvre des
landes qu’il peut faire disparaître grâce à ses semis. Le pin
sylvestre et le pin maritime ont été introduits du sud de la France
en Bretagne au XVIIIème siècle
(4)
.
Ensuite,
après avoir traversé le petit ruisseau de la
Boulais, le chemin serpente et suit le cours d’eau du Petit
Don ; de temps à autre, une fenêtre s’ouvre entre les
bosquets de saule roux sur une zone humide ; on peut y
apercevoir au printemps les ballets des demoiselles, petites
libellules des cours d’eau et des eaux stagnantes.
Le
promeneur pourra raccourcir son parcours en empruntant la
grande passerelle en bois qui franchit le Petit Don (5)
et plonger au cœur de la frayère à brochets ; iris d’eau,
phragmites, joncs et carex forment des taches ou des ceintures sur la
vasière ; cette belle zone humide est dédiée à la vie
aquatique grâce à la gestion des niveaux d’eau effectuée par
l’association de pêche. [photos 12 &
13]
En
continuant le parcours vers les rochers du Val, le promeneur
traversera la rivière du Petit Don (6) et poursuivra la
boucle côté Grand-Auverné .
(A
noter qu’à partir des rochers du Val, un autre parcours est fléché
jusqu’à l’Abbaye de Melleray à La Meilleraye de Bretagne)
Dans
un premier temps, le parcours côté Grand-Auverné alterne montée
et descente ; il longe des prairies pâturées, une vieille
lande à ajonc d’Europe dont les fleurs sentent la noix de coco
sous le soleil (7) [photo
14]; il rencontre des
dalles et rochers de schiste recouverts de lichen et nombrils de
vénus ; il traverse une sapinière de Douglas dont les
aiguilles dégagent un parfum de citronnelle au froissement. Il
emprunte une sente entre lande et pinède (8)
où on peut observer l’hélianthème en ombelle fleuri à la
mi-mai ; ce petit arbrisseau aux fleurs blanches de la famille
des Cistacées [photo 15] pousse
sur les affleurements schisteux au sol squelettique et drainant, dans
des endroits bien exposés au soleil.
La
route de Grand-Auverné nous dirige vers un panorama sur
l’étang de la Forge puis nous guide vers la seconde partie du
sentier en forme de boucle autour du Don. Dans un premier temps,
l’itinéraire emprunte le plateau du Landonnais, une des dernières
grandes landes du Département (9);
s’y succèdent les points de vue tantôt dominant le Don, tantôt
alternant entre pelouse sèche et lande sèche ; en juillet, la
bruyère cendrée [photo 29, 30 & 31],
la callune [photo 32] et l’ajonc
nain habillent le plateau de rose, de mauve et d’or ; « en
traversant le Landonnais, le
naturaliste qui traverse le plateau du Landonnais sait qu’il marche
non loin des engoulevents ; ils sont là quelque-part, dans la
lande, près d’un nid de brindilles posé au sol ; venant
d’Afrique, ils ont parcouru des milliers de kms pour venir nicher
là ; le soir, à la tombée de la nuit, on peut reconnaître le
vol ondulé et silencieux du mâle chassant les papillons de nuit ;
tout comme le papillon faune, la couleuvre coronelle et bien
d’autres, l’engoulevent est lié à ces milieux et risque de
disparaître si le milieu est détruit. » [photo
16]
En
quittant les landes, une variante de 3 km vers la droite offre un
petit parcours en lisière
de boisement qui traverse ensuite quelques parcelles cultivées avant
de pénétrer à nouveau dans la lande puis longer clôture de palis
pour revenir vers le village de la Forge
[photo
33]
.
En
restant sur le sentier principal, celui-ci
nous guide vers les prairies pâturées
[photo
17]
; il n’est
pas rare d’y voir un magnifique troupeau de vaches allaitantes ;
par temps chaud, elles s’abritent volontiers le long de la
ripisylve du Don où aulnes, saules, aubépines, houx et chêne
pédonculé sont très présents
(
10)
.
L’arrivée
aux grands ponts nous permet de franchir le Don et passer rive
droite, sur la commune de Moisdon la Rivière ; en amonton peut admirer la magnifique zone humide installée sur une
terrasse alluvionaire ; ce sont des dépôts de schiste issus de
l’érosion de la paroi des rochers sous l’effet de l’eau de la
rivière (11). [photo
18, 19 & 20]
La
promenade continue au long du Don ; De temps à autre, une
petite ascension vers un promontoire rocheux nous ouvre un large
panorama sur le Don (12) [photos
21, 22 & 23]. Ici et là, on peut admirer l’asphodèle
en fleur début mai ;[photo 24 &
34] ses fleurs
blanches étoilées en grappe attirent de nombreux insectes qui s’en
nourrissent : papillons, bourdons, punaises, longicornes… L’un
d’entre eux, l’agapanthie de l’asphodèle en dépend totalement
pour sa vie ; [photo 25]
Arrivés
à nouveau au magnifique panorama de l’étang, nous sommes presque
de retour au village ; la boucle autour du Don est finie. En
grimpant sur le sentier étroit qui va nous ramener au point de
départ, nous
surplombons la confluence du Don et du Petit Don qui vont former l’étang de la
Forge, [photo 26 & 27] avec
tout autour, les plateaux recouverts de landes et pelouses
schisticoles.
Le
schiste, de la géologie à l’exploitation ardoisière
Pendant
l’ère primaire, au cours de l’orogénèse hercynienne
(plissement tectonique) faisant surgir le Massif armoricain, des
dépôts de sédiments antérieurs et souvent d’origine détritique
(c'est-à-dire issus de l’altération des roches préexistentes),
vont subir de fortes pressions et fortes températures ; leur
réorganisation chimique et physique va donner naissance à une roche
métamorphique : le schiste ; cette formation géologique
forme ici un tel ensemble qu’elle est appelée : « schiste
du Grand-Auverné, Schistes d’Angers sensu lato selon la carte
géologique de la France au 1/50000, c'est-à-dire variante du
schiste d’Angers. Tous les plateaux plus ou moins recouverts de
lande en sont constitués.
Très
localement, au sud-ouest et au nord-ouest de Grand-Auverné, se
distingue une formation antérieure de Schistes et Arkoses de Bains
(cela correspond à des roches plus ou moins détritiques, se situant
entre conglomérats et grès, riches en quartz et en felspath).
Ces
deux formations d’âge paléozoïque (il y a 500 millions d’années)
forment l’unité anticlinoriale Lanvaux-les Ponts de Cé (c’est
une unité formée d’une succession de plis de plusieurs kilomètres
dont l'aspect général forme un anticlinal )
Le
faciès à schistosité ardoisière a été exploité. La plupart
des petites carrières exploitées au XIXème siècle comme celle de
la Boulais à Moisdon la Rivière étaient des fonds à ciel ouvert ;
la profondeur était de 20 à 25 m et 10 à 20 ouvriers y
travaillaient (voir photo) ; le travail était dur au fond du
puits dans le froid et l’humidité. A Grand-Auverné, au XIXème
siècle, la carrière de la Nantais a employé plus de 400
ouvriers. Mais le pendage plutôt vertical des couches de schiste (ou
feuillets) a compliqué l’exploitation qui s’est arrêtée début
XXème siècle. De nombreuses traces sont présentes
dans le paysage comme les déblais ardoisiers, les haies de palis.
Nous
vous souhaitons une belle promenade avec de belles rencontres
inattendues…
Un conseil : Cliquer sur les pages suivantes et les consulter en mode Plein-écran
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