Saint-Patern au secours du patrimoine religieux 0uest France 21/04/2015
Depuis
vingt-trois ans, l'association castelbriantaise Saint-Patern se démène pour sauver le petit patrimoine religieux de la Mée. Sans baisser les bras, malgré les écueils.
Entretien avec… Michel Portais, vice-président de l'association Saint-Patern.
L'association Saint-Patern se bat pour sauver
le petit patrimoine religieux. Vous êtes plutôt sensibles aux croix ?
C'est vrai qu'on parle beaucoup des croix mais Saint-Patern s'intéresse aussi aux
calvaires, oratoires, fontaines, cloches, statues, mobilier, tableaux, objets de culte comme les ciboires, les encensoirs... On s'occupe également des chapelles, notamment lorsqu'un vitrail est cassé. On intervient dans tout le pays de Châteaubriant,
jusqu'aux limites de Nozay. Et même au-delà puisqu'on touche aussi l'Ille-et-Vilaine et le Maine-et-Loire.
Qui sont les adhérents de Saint-Patern ?
Des croyants ? Des passionnés d'histoire ? Ou des gens qui ont connu ce patrimoine enfant et ne veulent pas qu'il disparaisse...
Oui, pour beaucoup, c'est ça.
Ce sont surtout des gens de la campagne, des anciens, plus sensibles au petit patrimoine que les gens de la ville. D'ailleurs, dans l'association, on a peu de Castelbriantais. On a aussi des personnes de toute la France car Gilbert Massard, l'ancien président,
avait élargi le cercle. Dans les villages, il y a des petites équipes qui remontent des croix ou réinstallent des vieux fours à pain qui s'écroulent.
Vous êtes régulièrement confrontés au vandalisme. Statues cassées, croix taggées... Comment luttez-vous ?
C'est très
difficile. On ne peut tout de même pas mettre des caméras dans les églises. Et puis ça ne changerait rien. Les caméras, ça n'empêche pas les bêtises. Moi, j'ai peur pour l'église de Béré,
avec ses statues classées.
La Vierge de Béré, dite Vierge hanchée, est actuellement en restauration à Nozay. Une très bonne nouvelle
pour Saint-Patern...
Ah oui ! C'est grâce à François Pourias, un étudiant à l'école du Louvre, chargé de mission en Pays
de la Loire, qui l'avait repérée. S'occuper d'une statue, vous savez, ça n'est pas facile. Les pouvoirs publics ont du mal à suivre... Mais quand on vient du Louvre, toutes les portes s'ouvrent ! En ce moment, la vierge est entre
les mains d'Arthema restauration, une entreprise de Nozay. C'est une vierge en pierre calcaire du XVe siècle, qui a été abîmée par des infiltrations d'eau. Elle est devenue jaune. Elle devrait retrouver Béré
en juin.
Vous parliez des pouvoirs publics. Se montrent-ils réactifs à la préservation du petit patrimoine religieux ?
Je pense que tout le monde y est sensible. Mais il y a des problèmes de financement. L'Etat donne moins d'argent aux communes. Du coup, il y a des choses dites utiles qui passent avant nous. Nous, on représente
la culture. Eh bien, on passe après. Ça, ça fait peur. Et puis le patrimoine religieux n'est pas toujours bien perçu. Parce que, justement, il est religieux.
Il y a pourtant des personnes athées parmi Saint-Patern.
Oui. Tous nos adhérents ne sont pas croyants. Ce sont d'abord des gens qui aiment
leur patrimoine.
À Châteaubriant, il y a eu jusqu'à 22 chapelles. Combien en reste-t-il aujourd'hui ?
Plus beaucoup. Il y a la chapelle du château. Il y a aussi la chapelle qui sert de garage aux Ursulines, l'ancien prieuré de Béré. Il ne faut pas la démolir, il faut la conserver !
Et il y a ce projet de transformer la chapelle de l'ancien hôpital en salle d'exposition. Mais c'est très flou. On en entend peu parler.
Saint-Patern est sur un chemin de croix à rénover Ouest-France 26/04/2016
L'asso
pour la sauvegarde du patrimoine religieux du pays de la Mée restaure, met en valeur des croix. Son programme 2016 est chargé : La Bouzenais en Saffré, la Croix Rabu à Ruffigné...
L'histoire
« La restauration d'une croix très ancienne en fer forgé, présentant un intérêt
certain, récupérée dans le cimetière de la commune et installée près de l'église, a motivé le choix de ce lieu », explique Loïc Bernard, président de l'association Saint-Patern,
qui a tenu son assemblée générale à Issé le 16 avril. Saint-Patern milite pour la sauvegarde du patrimoine religieux du pays de la Mée depuis vingt-quatre ans.
Rénovation et remise en valeur
La bénédiction de cette croix par le père Patrice Éon, prêtre coordinateur
des paroisses Sainte-Croix en Châteaubriant et Saint-Joseph du Don depuis deux ans et demi, en présence de l'abbé Roger Roul, a eu lieu en fin de journée. « La commune nous a aidés en nous fournissant des matériaux
et en prenant en charge des travaux connexes. »
Souvent à la demande de particuliers, propriétaires des monuments religieux, l'association Saint-Patern
intervient pour rénover les croix et les remettre en valeur. En son sein, le responsable des travaux s'appelle Serge Suteau, d'Erbray. « Je vais voir sur place, je prends des photos, et puis on s'organise. » Cet ancien tourneur sur
métaux a essayé, avec succès, de tourner de la pierre, ce qui a permis de belles rénovations. « Nous avons quelques bénévoles qui mettent la main à la pâte et, quelquefois, nous faisons appel
à l'ACPM(Ateliers et chantiers du pays de la Mée). »
Ainsi, en 2015, des croix ont été rénovées à La Perdriais en
Sion-les-Mines (croix de village), à Gravotel, en Moisdon-la-Rivière, au Fouy, en La Meilleraye-de-Bretagne (croix de village), aux Ormes en Saffré. Les gens concernés financent en général l'achat des matériaux.
« Un peu plus de soutien »
Pour 2016, le volume des activités prévues
n'est pas moins élevé pour cette association castelbriantaise : rénovation d'une croix à La Bouzenais, en Saffré, de la Croix Rabu à La Gégaudais en Ruffigné (dont le propriétaire habite Nice),
gros débroussaillage au Petit-Bonheur, entre Moisdon et la Meilleraye, sont déjà au programme. Une rénovation est également envisagée au village du maire, à Nozay, ainsi qu'une autre à Vay, route de La
Grigonnais.
Côté finances, l'association reçoit des subventions de deux communes : Ruffigné et Châteaubriant. « Avec une zone
d'intervention assez large, on aimerait bien bénéficier d'un soutien un peu plus important », avancent les responsables.
Le bureau : LoÏc
Bernard, président ; Michel Portais, vice-président ; Françoise Halet, trésorière ; Jules Aubry, secrétaire.